du Temple Sacré d'héloïse

du Temple Sacré d'héloïse Dogue allemand

Dogue allemand

danois ou dogue allemand

danois ou dogue allemand


 Danois où Dogue Allemand ?

Cette dénomination de " Grand Danois " semble revenir au naturaliste français Buffon (1707 1788) qui écrit dans son Histoire Naturelle " sous l'influence du climat danois, le lévrier serait devenu ce magnifique chien aux proportions et aux muscles impressionnants, que nous connaissons aujourd'hui". Il décrira également un petit Danois et un doguin. En fait à l'époque, tout chien qui a les mêmes coloris de pelage est appelé Danois, terme qui vient de la couleur danoisée : "ils ont le plus souvent des tâches noires et blanches et, lorsqu'ils sont mouchetés de noir sur un fond blanc, on les appelle arlequins pour désigner cette "bigarrure". La robe arlequin est devenue bigarrée, en allemand weiss-schwarz geflekt, c'est-à-dire blanc bigarré de noir.

La femme de l'ambassadeur du Danemark visitant la cour de Versailles s'étonnera auprès du roi qu'on nomme Danois une race qu'elle n'avait jamais vue dans son pays. Contre l'avis du club de race allemand qui avait donné le nom de Deutsche Dogge à leur race (1877), le comte de Bylandt (Bruxelles) va persister en 1837 à voir deux races différentes, le Deutsche Dogge et le Danks Hunde (Danois). En 1906 Pierre Mégnin ou Paul Dechambre (1921) donnent toujours le nom de Grand Danois pour le Dogue et le petit Danois pour le Dalmatien.


Dogue Allemand



En Angleterre, on parle d'un Dogue anglais ou Grand Danois (Great Dane) selon les auteurs, des chiens de sanglier "Boerhounds". Mellin les décrit ainsi : "ils ont une apparence agréable, les caractéristiques d'une extrême force et d'une noble et bonne physionomie. Il y en a qui mesurent plus de trois pieds, ils sont très allongés, avec des extrémités fortes, une tête trop grande par rapport au corps et une queue descendante. Pour faire apparaître la tête plus ronde, on coupe les oreilles aux chiots.

Leurs couleurs sont jaunâtre ou blanc, avec des grosses taches, mais jamais rayés ou tigrés. En général, les Dogues anglais n'ont que deux chiots. Ce fait et leurs bonnes qualités impliquent beaucoup d'attention pour leurs élevages"
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Marc Horsefall en parle déjà différemment en 1904 : "un Danois doit être grand mais alerte et gracieux, avoir une apparence imposante avec un air de courage et de détermination ignoré chez les autres races. Il doit porter la tête haute sur la courbe gracieuse de son cou puissant et allongé, avoir la gorge nette sans trace de fanons ou de bajoues. La tête est un modèle de beauté dont les principales caractéristiques sont les yeux brillants à la fois sévères et lumineux, les oreilles petites plantées haut. Le pelage ras, lisse et luisant, la peau souple et la musculature apparente".

Angelo Vecchio en 1912 le nomme également danois et brosse son portrait : "le Grand Danois, sans être aussi trapu que le Mâtin, a une taille imposante et une forte stature. Il est bien bâti et frappe par son aspect sérieux et fier. Se trouvent réunies en lui puissance et élégance qui se mêlent harmonieusement. Son allure princière, sa haute taille, la belle proportion de ses membres, ses yeux brillants, sa robe lustrée, ses mouvements pleins de grâce, l'harmonie de tout son corps, son intelligence et sa fidélité font de lui le plus parfait des animaux".

Flemming recommandera le croisement du Dogue anglais ou Mastiff avec le lévrier pour obtenir un chien aux caractéristiques assez proches du Grand Danois.

Il faut faire remarquer que les Anglais le nomment ours Grand Danois, "Great Dane"

Mais alors qui est le grand Danois ?

Il existe au royaume du Danemark et a pour nom Broholmer. Son origine est Broholm dans l'une des grandes îles du pays, la Fionie. La race existait déjà sous Frédéric II (1559-1588) qui est représenté sur des tableaux en leur compagnie. C'est un molosse typique, puissant, assez éloigné de l'image du Dogue Allemand et mesure plus de 75 cm au garrot pour un poids dépassant les 50 kg. La race faillit disparaître en 1956 et c'est grâce à une journaliste Jytte Weiss, qui en 1974 découvrit un spécimen encore vivant (78 cm pour 80 kg) qu'elle survécut. Son standard est enregistré par le Kennel Klub Danois.

Et îl devînt le Dogue Allemand

Il est presque indéniable que le Dogue ancien qui existait en Allemagne, sans doute celui de la région d'Ulm, a été croisé avec un fort Lévrier anglais (ou irlandais) pour donner la race. De grands éleveurs comme Otto Friederich, connu surtout pour sa production de Bergers Allemands, se vantait d'avoir contribué à créer la race et de l'avoir baptisée " Dogue Danois ", afin d'éviter la confusion avec le Bouledogue allemand (Bullenbeisser) qui passait pour avoir une mauvaise réputation.

En 1863, lors de la première exposition canine allemande à Hambourg, on trouve déjà la race représentée, sans qu'elle soit vraiment homogène, ceux du nord du pays sont très puissants et compacts, ceux du sud plus élancés. La race a la faveur des grands d'Allemagne et on le trouve chez le chancelier Bismark qui avait " deux Dogues d'Ulm ardoise ".

Certains puristes et nationalistes s'insurgent contre des appellations qui refusent à la race son vrai nom et en 1877 la société Hector de Berlin, constituée d'éleveurs et présidée par le directeur du jardin zoologique Berlinois propose qu'elle porte le nom de Dogue Allemand. Le standard élaboré par le Dr Bodinus à Berlin sera publié par le comité des Deutsches Hunde (chiens allemands) et on peut voir que la couleur arlequin de la robe est toujours définie sous le terme de Grand Danois.

En 1880, la seule et unique dénomination retenue sera celle de Dogue Allemand (du moins pour l'Allemagne et la cynophilie officielle car les USA, l'Angleterre et une partie des Français continuèrent à l'appeler Grand Danois). Une dernière tentative fut faite lors du congrès de Francfort en 1935 par le représentant du Danemark pour tenter de prouver que la race était issue du Danks Hunde. Deux ans plus tard, la fédération cynologique internationale va trancher de manière définitive, en reconnaissant officiellement le standard publié en 1891 et le nom de Dogue Allemand. Il faut admettre que l'Allemagne a su préserver jusqu'à nos jours peut-être la seule race qui a gardé les caractéristiques de l'Alan du Moyen Âge, l'Alan vautre ou l'Alan noble. Juste retour des choses, lorsqu'au siècle dernier il fallut reconstituer l'Irish Wolfhound dont la race était menacée de disparaître, c'est le Dogue Allemand que l'on utilisa.

En 1938, apparaît le terme "arlequin" pour définir sa robe la plus connue du public, un fond blanc avec des taches noires non régulières et aux contours déchiquetés. Un type de robe qui n'existe dans aucune autre race de chien. Ce nom vient d'Arlequin, le personnage de la Comédie italienne dont le manteau est fait d'un assemblage de plusieurs tissus différents. La robe "arlequin" a remplacé l'ancienne appellation de "danoisée".

J. Oberthur va nous faire un tableau peu reluisant de la race, lorsqu'elle devint à la mode autour de 1900 et que la production passe avant la sélection : " On avait voulu faire trop grand et ces animaux, bien que musclés, étaient mous, dégingandés, souvent atteints de lymphatisme et de rachitisme osseux, vite hors de souffle, incapables d'un effort prolongé. Le rhumatisme les envahissait de bonne heure (..), leur intelligence était faible et leur humeur peu agréable ; souvent féroces avec les autres chiens, sujets à des réactions imprévues de méchanceté même avec leurs maîtres, se perdant facilement. Il y avait naturellement des exceptions mais en général ils ne donnent d'autres agréments que l'exhibition d'un colosse superbe qui flattait l'amourpropre du propriétaire ".

Le grand Danois faisait " riche ". Puis vint l'oubli et, vers 1914, le chien était complètement rentré dans l'ombre. L'élevage reprit cependant entre les deux guerres avec des améliorations. Malgré les restrictions de l'époque actuelle, la race devient de nouveau à la mode surtout en Suisse, en Angleterre et en Amérique. Le type a nettement évolué, il est plus léger, la musculature est meilleure, la cuisse aussi s'est allongée par suite de croisements avec le Lévrier, le Boxer, le Pointer, peut être même avec les Dobermann et le Bull terrier, les améliorateurs n'ont pas livré leurs secrets de fabrication.

Les chiens d'aujourd'hui galopent, sautent de gros obstacles, ont développé leurs qualités intellectuelles, certains sont devenus des compagnons agréables, parfois de vrais chiens savants, jouant des rôles dans des films, utilisables comme pisteurs et policiers; la brute bismarkienne n'existe plus